L'horizon
des gens d'ici
C'est une lande, c'est un maquis
C'est un chemin vers le midi
Qui va, tout droit, au Paradis :
Iles Jean-Jacques Rousseau /
Ile de St-Pierre
A la Neuveville,
A ses gens,
A tous ceux des environs,
Et à qui vous savez
Une 'île,… oh ! Presque,
une presqu'île
Où Rousseau y passant
Sût dire, si bien, l'endroit
Que la rumeur du monde,
Avec le bout du doigt,
Sur une mappemonde
Vous dira : " oui, c'est là".
"L'île
Jean-Jacques Rousseau"
et le bon St-Pierre
En grand seigneur qu'il est
Se fendit d'une obole,
Dame, le Paradis
Procède de l'Amour,
Plus on le partage
Plus l'homme est de velours
On dit : " à l'île",
" on va à l'île"
" aller à l'île"
et "aller à l'île"
c'est changer de vie :
pas de train,
de voiture point,
ou alors par erreur,
mais la rame, le bateau,
trop souvent à moteur,
sauf quand c'est à vapeur,
ou alors le vélo,
ou la voile, en douceur,
ou encore,
le pas lent du flâneur,
qui promène au soleil
son œil, son oreille,
l'odorat, le toucher
comme une marmaille
impossible à mâter
un mouchoir sur la tête
aux 4 coins noués
pour se faire des antennes
comme ces libellules
qui un instant
se posent
sur un brin d'herbe lent
et comme bulle de savon :…
s'éclipse, on croit avoir rêvé
rêveries…
Rousseau l'a dit lui-même
Le promeneur est solitaire
Peu ou prou
C'est l'horizon
des gens d'ici
C'est une lande, c'est un maquis
C'est un chemin vers le midi
Qui va, tout droit,…. au Paradis
Depuis que l'île ne l'est presque plus
Depuis que l'on a descendu
Le haut niveau de l'eau du lac
De cet amour de petite flaque,
Depuis longtemps déjà
Que cette vraie carte postale
Nous servi au fond, de toile
De décor, de dédale.
Que , dans ce paysage,
Sont tant de souvenirs….
…… ..même les plus sages
¨ S'il y a un peu de nous partout
il y a surtout partout
beaucoup de vous
Depuis les
hauteurs du Blanchet
Où, tout môme et gringalet
Grâce à l'Alphonse que vous savez
Je m'en suis mis plein les mirettes,
De ces horizons d'opérettes
Arcs-en-ciels et belle saisons
Aquarelles à la moisson
Vendanges, bidons,
Les premières clopes
Et toutes les teintes de bleu
De la terre et du bon Dieu
C'est l'horizon
des gens d'ici
C'est une lande, c'est un maquis
C'est un chemin vers le midi
Qui va, tout droit,…. au Paradis
Je me souviens
du lac gelé
Ce gris de gris endimanché !
Le calme immense,
Le vent glacé
Le grand silence,….ébouriffé
Et jusqu'au
petit jour où j'irai
Par les chemins du Paradis
Retrouver l'Alphonse ,mon ami,
" Le Fatr'Alphonse"
( C'était de lui)
partageant au soleil de midi
celui du juste et du bien dit
avec du saucisson et
un morceau de gruyère,
juste pour l'amitié,
un verre,
Avec Môsieur Saint-Pierre
Qui de notre vivant , déjà,
Etait notre voisin..
Les
nuages, entre eux,
S'ouvriraient dans l'azur
Et, comme pris par la taille
Par quelque les bise
Pour s'offrir une gigue,
Une gigue de carnaval
Une gigue…..infernale,
" allez roulez tambours, et
tracez les éclairs"
comme on tire à la fête
des fusées aux étoiles
diraient…
tous, en cœur,…
dans les yeux,….
à St-Pierre :
" Ah ! les amis, Quel Krat !!"
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